Isabelle Mouret Michel
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Chronique d’été : Le cerveau de l’enfant expliqué aux parents d’après Alvaro Bilbao ou comment préserver les liens familiaux

27/07/2022

Chronique d’été : Le cerveau de l’enfant expliqué aux parents d’après Alvaro Bilbao ou comment préserver les liens familiaux

Excellent ouvrage pour l’été, mais qui est Alvarò Bilbao ? Il est un neuropsychologue espagnol, docteur en psychologie, et père de trois enfants. Formé à l’hôpital John Hopkins et au Kennedy Krieger Institute, il a collaboré avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), et ses recherches lui ont valu différents prix dans le domaine de la psychologie et des neurosciences. Expert en plasticité cérébrale, il travaille chaque jour à appliquer ses connaissances, en tant que psychothérapeute.

En quoi cet ouvrage est utile non seulement aux parents de jeunes enfants et même au-delà afin de préserver nos liens intergénérationnels et familiaux ? Ce livre est un très bon récapitulatif de beaucoup de principes déjà connus de la part des spécialistes en neurologie ou psychologie mais ajoute certains points expliqués de manière très accessibles.

Voici les quelques trucs à retenir qui marchent très bien :

  • Toujours montrer l’exemple aux plus jeunes ou raconter des histoires de famille qui résonnent positifs aux « neurones miroirs »
  • Faire prévaloir les sentiments sur l’autorité: lui dire qu’on l’aime sans condition et lui donner les clefs du succès en rapport avec ses objectifs (livres, appli, cours de sport, stage etc).
  • Fixer des petits défis ou objectifs et toujours récompenser les plus petits changements d’attitude et de comportement sans tenir compte du résultat final afin de développer le « concept de soi ». Rabâcher à quelqu’un qu’il est menteur ou débile renforce un concept de soi négatif, alors que se raccrocher à des petits faits positifs même infimes redonne confiance car le regard positif d’autrui, à fortiori celui d’un parent proche, est extrêmement important, et renforce inconsciemment ce concept de soi positif.
  • Dans le même sens ne pas infliger de punitions mais aider l’autre à aller vers le bon chemin sans attendre qu’il trébuche, le guider en douceur en fixant des limites et expliquer le pourquoi.
  • L’empathie bien entendu en se connectant au cerveau émotionnel de l’autre, en particulier celui de l’enfant sans nier ses émotions qui sont beaucoup plus fortes et instables que celles des adultes.
  • Communication coopérative: toujours aider l’enfant dans l’action que ce soit ranger ou même réfléchir mais en lui laissant le choix des moyens, ce qui crée une connexion avec un adulte aguerri.
  • Renforcer le lien: L’enfant doit se sentir aimé sans condition en particulier le lien avec la mère est extrêmement important. Des expériences mettant en œuvre des bébés macaques ont montrés que dans une certaine mesure, le lien sécure avec la mère était plus important pour le développement que la nécessité de se nourrir.  Créer des discussions interactives en racontant des anecdotes de la journée des histoires de familles, des jeux ensemble, développe l’intelligence des enfants beaucoup plus que n’importe quelle application ou entrainement cérébral individuel. Attention au cortex insulaire qui s’active en présence d’expériences désagréables ou de mensonges et permet de s’éloigner de personnes pouvant nous causer des dommages.
  • Leur donner le sentiment qu’ils sont inestimables les regarder comme des trésors et faire attention que la liste des compliments soit plus grande que celles des reproches à la fin de la journée ! Une grand-mère qui regarde sa petite fille en lui disant « ma reine », mettre une jolie table pour ses enfants avec des verres à pied, il y a des tas de moyens pour cela sans forcément non plus le formaliser explicitement.
  • Développer la confiance: la confiance d’un individu serait en partie génétique (chromosome 17) mais pas essentiellement car la confiance s’acquiert. Comment ? Naturellement en laissant le lobe préfrontal faire son œuvre. Ne pas intervenir sans arrêt pour mettre en garde sur les dangers (sauf urgence vitale) mais laisser les enfants prendre des risques afin que le lobe préfrontal s’active. La confiance de l’enfant vient de la confiance des parents  qui ainsi envoient des messages positifs.
  • Envoyer des messages positifs en reconnaissant son attitude : concentration, courage ingéniosité et ensuite lui poser des questions sur comment il a réussi à faire ceci ou cela.
  • Les responsabiliser dès le plus jeune âge ils adorent ça.
  • Faire confiance aux sentiments des enfants dans leurs prises de décision ou leurs envies : car le cerveau émotionnel prend toujours de meilleures décisions que le cerveau rationnel.
  • Leur apprendre à être assertif: Dire les choses que l’on pense ses peurs ses inquiétudes simplement gentiment librement, sans peur d’être jugé et sans juger autrui.
  • Cultiver le bonheur: le soir leur apprendre à lister 3 ou 4 choses positives de la journée en ayant de la gratitude pour ce qu’ils ont reçu.
  • Développement intellectuel passe par le cortex qui se développe dans la relation parent enfant en prenant l’habitude de jouer, partager prêter attention et se souvenir.
  • L’attention très importante devra être élargie au maximum comme le « grand angle » d’un appareil photo.

    ► Pour préserver l’attention d’un individu il ne faut pas que son cerveau ait été exposé trop tôt à un grand nombre de stimulis. En cause le STRIATUM : la partie intérieure du cerveau qui régule notamment la motivation et les impulsions. C'est probablement la zone cérébrale la plus importante dans la prise de décision, et elle tient aussi un rôle clé dans les phénomènes d'addiction. C’est grâce à cette zone que le cerveau va sélectionner les meilleurs activités jeux en fonction de deux facteurs : l’intensité du stimulus et la vitesse de satisfaction. Plus cela va vite et plus cela est nouveau et plus le noyau Strié sera amoureux de cette activité ou addiction. La difficulté vient du fait que le noyau Strié peut être accro à un petit nombre d’objet ce qui fait que l’enfant ou l’individu ne pense qu’à cet objet ou à cette activité ce qui engendre une perte d’attention ou d’intérêt pour le reste. Plus tard, les enfants ayant eu l’habitude de faire trop fonctionner cette zone du cerveau seront plus facilement l’objet d’addictions (sexe drogues). 

Donc garder et maintenir le noyau strié bien préservé et protégé car c’est lui la clef de l’attention. Pour cela ne pas exposer ses enfants à un trop grand nombre de stimulus.  

           ► Passer du temps avec ses enfants

           ► Les laisser se défouler 

           ► Suivre le cours de la pensée ou des activités des enfants à leurs rythmes sans les interrompre. Respecter le rythme des enfants ! 

           ► Les aider à se relaxer : respiration « attraper l’air.

           ► Les aider à aller jusqu’au bout des choses ou lui fixer une limite s’il est trop fatigué pour terminer 

  • La mémoire: pour favoriser la mémoire de ses enfants l’attitude des parents peut vraiment avoir un rôle important.

    ► On peut l’aider à se repérer dans le temps en jalonnant sa journée ou sa semaine. Les enfants les plus intelligents sont ceux dont les parents communiquent énormément avec leur enfants en leur relatant ordonnant les souvenirs rappelant les détails amusants positifs cela varie de 300 à 3000 mots par heures !!!

    ► L’aider à s’organiser et ordonner ses souvenirs car l’enfant a une mémoire désorganisée ce qui est normal. L’aider à se rappeler des choses de sa journée de manière chronologique ou imagée : album photo bon moyen pour cela. 

    ► Relier le passé à des évènements récents et dialoguer tous les soirs dans le lit de ce qui s’est passé dans la journée. 

    ► Se souvenir des évènements positifs cela active le Précuneus cortex postérieur siège des prises de décisions plus tard. 

    ► Parler aussi des évènements négatifs : l’encourager à parler de ses expériences, ce qu’il a ressenti de négatif car alors l’ensemble des régions du cerveau communiquent entre elles. Tout cela l’aide à aimer se souvenir et donc à avoir une bonne mémoire.

  • Le langage: le langage est un des outils les plus complexes pour le cerveau car il mobilise 6 zones différentes. C’est pourquoi les conversations avec les adules développent les fonctions les plus complexes du cerveau. Alors que regarder la télévision jouer à un jeu vidéo ou une application ne mobilise que très peu le cerveau voire pas du tout parfois… 

    ►Une maman qui parle à son enfant peut vraiment influencer ses capacités cérébrales et cela peut varier de 300 à 3000 mots par heure ! Comme avec les personnes âgés ou malades d’Alzheimer, il faut prêter attention à communiquer de manière adéquate : dans un lieu qui s’y prête calme, à un moment ou la personne est disponible (hors des heures de sommeil repas etc), et en se connectant par le regard ou en se mettant à sa hauteur, bref en communiquant dans de bonnes conditions. 

    ►Elargir son cercle social par des chansons, des histoires par l’observation du monde extérieur.

    ►Lui donner l’habitude des consignes : lui donner des instructions selon son âge car c’est une tache complexe pour le cerveau. Ex : mettre la table ranger son sac à dos dans le coffre et préparer les meilleurs cookies pour le dessert !

    ►Développer ses phrases sans relever ses erreurs ex : « j’ai vu un écureuil » - « oui nous avons vu un écureuil grimper à l’arbre attraper des pommes de pin ».

    ►Inculquer l’amour de la lecture : en laissant l’enfant choisir un livre par semaine qu’il a le plus envie de lire, ensuite le lire le soir avec lui (ocytocine) tout en l’aidant à se rappeler des bons moments de la journée. 

  • L’intelligence visuelle: aider les jeunes à dessiner dans l’espace des cartes de là où l’on vit de ce que l’on découvre de nouveau 
  • Le self contrôle: l’enfant qui arrivera à résister plus longtemps à une de ses envies arrivera mieux à gérer sa vie plus tard (exemple type test du Chamallow). 

Pour l’aider essayer de l’aider à dépasser sa frustration en le prenant dans vos bras en lui parlant doucement. Calmer les besoins des enfants mais jamais dans l’urgence cela lui apprend que vivre dans l’attente n’est pas inconfortable. Mettez des limites heures repas etc.. 

  • Aidez le à fractionner les tâches ou les étapes: lui montrer l’organisation : a/ déblayer ranger b/ prioriser commencer par le plus urgent c/ planifier comment en continue dans le temps
  • Préparer le futur en commentant le présent: ex : "préparons le cartable pour demain" et lui montrer ce qui se passe quand on agit comme ceci ou cela.
  • Montrez l’exemple pour savoir quand on peut se lâcher et quand on doit être sérieux : aidez le à faire l’idiot quand c’est possible et être sérieux quand c’est nécessaire. Montrer lui dans quelles circonstances on peut s’affranchir de certaines règles.
  • La créativité : il faut parvenir à la préserver sachant qu’elle passe de 98 % pour l’enfant à 2 % pour un adulte. Comment faire ? assouplir les règles à la maison à l’école, par des réactions appropriées. Eviter certains commentaires trop rationnels et jouer le jeu rentrer dans le monde de l’enfant pour préserver sa créativité.

Exemple : un enfant va démonter en 6 parties un inhalateur juste avant de partir à l’école. La réaction habituelle de la majorité des parents serait de dire : « mais pourquoi as-tu fait ça ? Juste avant de partir à l’école ? C’est pas possible ça !!! ». Une réaction plus appropriée serait de dire : « Tu as fait des expériences mon chéri ? Bon on laisse tout là et on rangera ce soir ! ». 

Dasn l'ouvrage de nombreux exemples de réactions sont données : « C’est drôle » au lieu de dire « Ce n’est pas comme cela que l’on fait » ; « Super idée » au lieu de « c’est pas bien » ; « tu peux m’apprendre ? » au lieu de « tu t’es trompé ».

Lui donner les outils : déguisements laissez le s’ennuyer, ne pas intervenir ! 

En conclusion : le plus important s’adapter au moment présent, laisser l’enfant jouer en se développant sans pression ni challenge, tout en étant présent à ses côtés en lui faisant sentir tout l’amour qu’on lui porte, en cultivant des conversations patientes, toujours se maitriser pour montrer l’exemple.

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